Touria El Glaoui : « Marrakech s’impose comme capitale de l’art africain »

La sixième édition de 1-54 vient de s'achever sur un succès qui confirme la position de Marrakech dans le paysage artistique international. Rencontre avec sa fondatrice, Touria El Glaoui.

Touria El Glaoui à La Mamounia

Crédit photo: Mohamed Lakhdar

La foire 1-54 a réuni cette année plus de 30 galeries venues de 14 pays à La Mamounia et à l’espace DaDa. Une édition 2025 qui marque un tournant dans l’histoire de l’événement et l’attractivité croissante de Marrakech pour l’art contemporain africain.

Espace d’art à la Mamounia durant la 1-54. 

Crédit photo: Mohamed Lakhdar

Cette sixième édition semble marquer un nouveau tournant dans l’internationalisation de 1-54…

« Ce qui m’épate encore pour Marrakech, c’est ce groupe de galeries internationales qui exposent leurs artistes du continent africain. Les plus intéressantes est la découverte de Hunna Art une galerie du Koweït avec des artistes égyptiens et marocains, et l’espace japonais space Un. Pour nous, ce sont des instruments d’expansion et de visibilité assez incroyables pour l’art contemporain africain.« 

Stand de la So Art Gallery à La Mamounia durant la 1-54. 

Crédit photo: Mohamed Lakhdar

Think Tanger apporte une nouvelle dimension à la foire avec ses éditions d’art…

« L’édition d’art est très importante. Je connais la majorité des collectionneurs qui ont commencé à collectionner en achetant une édition. C’est quelque chose de très accessible. Moi-même, je suis peut-être la plus grande fan d’Yto Barrada. J’ai au moins cinq éditions d’elle ! Think Tanger fait un travail remarquable. Cette année, ils présentaient des artistes comme Laila Hida, Yto Barrada, Anuar Khalifi, Omar Mahfoudi et Yasmine Hadni. J’espère que cette plateforme va s’ouvrir à d’autres artistes du continent africain. C’est rare d’avoir une structure de production d’éditions sur le continent même.« 

Stand de Think Tanger à DaDa durant la 6ème édition de la 1-54 Marrakech. 

Crédit photo: Mohamed Lakhdar

L’Appartement 22, institution historique, était également présent…

« J’ai grandi avec l‘Appartement 22 à Rabat. Je le mentionne à chaque fois car je suis une grande admiratrice de cet espace. Je l’ai vu évoluer et devenir un acteur essentiel pour les artistes contemporains marocains. Sa présence à 1-54 est symbolique : elle montre aux visiteurs le rôle crucial que jouent ces espaces indépendants dans le parcours des artistes aujourd’hui reconnus. C’est une vraie fierté pour la scène artistique marocaine. »

Devant l’espace culturel Dada. 

Crédit photo: Mohamed Lakhdar

Le Prix Mustaqbal célébrait ses cinq ans. Comment voyez-vous son évolution ?

 

 

 
 
 
 
 
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« Je suis en admiration totale sur le modèle de TGCC. Cette année, ils présentaient les œuvres de sept artistes talentueux, dont Khadija El Abyad, Mouad El Bissaoui et Malek Sordo. Une exposition pensée comme un témoignage de la création marocaine émergente. Depuis 2021, ils ont vraiment créé un écosystème complet avec des expositions collectives, des solo shows, des conférences.« 

Crédit photo: Mohamed Lakhdar

Cette édition a particulièrement mis l’accent sur l’art performatif…

« Ma tendance artistique de 2025, c’est qu’on a été capable de faire quatre performances dans la ville de Marrakech. L’événement phare a été ‘Le Miroir’ de Miles Greenberg au Palais El Badi.

 

 
 
 
 
 
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Une performance monumentale de cinq heures explorant la dualité humaine et la transformation, dans un dialogue saisissant avec ce lieu historique. Ce qui est fascinant, c’est que ce n’est que le premier acte d’un projet qui se poursuivra à Dubaï en avril. Cette collaboration avec le ministère de la Culture marocain et l’ICD Brookfield Place Arts Programme montre à quel point Marrakech s’inscrit désormais dans les circuits internationaux de l’art contemporain.« 

Stand de la CDA Gallery à DaDa.

Crédit photo: Mohamed Lakhdar

« Cette année a marqué un véritable tournant. Les artistes veulent venir ici, Marrakech les attire. C’est formidable de voir la ville devenir ce point de rencontre entre notre héritage culturel et la création internationale, » conclut Touria El Glaoui, déjà tournée vers l’édition 2026.

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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.