Éphémère enraciné

Au cœur du Jardin Majorelle, un pavillon temporaire s’élève entre les feuillages.

L’architecte Hiba Bensalek
© Lhcen Mellal

Conçu par l’architecte Hiba Bensalek, cet espace de 100 m² célèbre la mémoire du jardin, son histoire et les mains précieuses qui veillent sur lui. Imaginé comme une escale dans la promenade des visiteurs, le pavillon s’ancre dans la terre qui l’a vu naître. Murs en briques de terre compressée, sols en bejmat, plafond tressé de fibres végétales qui tamisent la lumière au fil des heures.

© Cécile Tréal

Le bambou, prélevé dans la forêt voisine du Jardin de l’Oasis, dessine les cloisons et prolonge le dialogue avec la nature. Confiée à El Mokrif Company, gardienne d’un art de bâtir en terre devenu rare, sa réalisation s’est nourrie de cet héritage précieux à chaque étape. Sans vitrage ni électricité, le lieu respire et évolue au rythme des saisons. Chaque ouverture cadre un fragment de végétation, composant une série de tableaux vivants où la structure s’efface au profit des plantes. Nature et matière s’écoutent, botanique et culture se répondent. Diplômée de l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse, passée par Johannesburg et Paris, Hiba Bensalek incarne une nouvelle génération engagée dans une réflexion environnementale profonde. Avec ce pavillon, elle signe une œuvre humble et poétique, enracinée dans son sol et dans son temps.

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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.