Courbe enracinée

Entre sculpture, land art et abstraction géométrique, La Vis sans fin se déploie dans le désert d’Agafay.

Signée de l’artiste français Jérôme Leyre, connu pour ses œuvres monumentales en extérieur, cette sculpture se compose de 300 planches vissées les unes aux autres, selon un léger décalage progressif. Reposant sur un axe en acier invisible, elle trace une structure hélicoïdale d’une apparente simplicité. Pourtant, sa construction obéit à des contraintes strictes de résistance, de proportion et d’équilibre.

Ce tracé sinueux reprend des motifs que la nature répète sans fin. L’œuf, forme idéale du vivant, renferme en son cœur une spirale protectrice. L’ADN prolonge ce mouvement à l’échelle microscopique, porteur d’une mémoire inscrite dans chaque cellule. Le végétal, lui, incarne cette force silencieuse orientée vers la lumière. L’hélice devient le langage d’une croissance ordonnée, d’un vivant en expansion lente. Posée directement sur le sol, sans socle, ni élévation, l’œuvre s’intègre dans le paysage comme si elle en jaillissait. Dans un dialogue discret entre ce qui se révèle et ce qui, d’ordinaire, échappe au regard.

À Agafay, La Vis sans fin trouve un terrain d’expression singulier. La lumière circule entre les interstices, glisse sur les surfaces et transforme les teintes au fil du jour. L’installation vibre, change, s’adapte. Ni tout à fait architecture, ni tout à fait sculpture, elle propose un espace de perception où la matière, les lignes et le lieu s’enlacent dans un même souffle, ancré et mouvant à la fois.

Œuvre visible depuis La Pause Marrakech dans le Désert d’Agafay. Tél. : +212 6 10 77 22 40

 

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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.