Carte de visite: Chafiq Kabbaj, un esthète d’avant garde

Chafiq Kabbaj est architecte et décorateur d'intérieur. Son style oriental associe beauté, perfection... et avant-gardisme.

Chafiq Kabbaj est le maître absolu des perspectives et du détail. Il promeut les arts décoratifs traditionnels autant que les procédés et les ornements avant-gardistes, en multipliant les prouesses techniques. Le regard est toujours surpris et comblé, et chacune de ses créations raconte une histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans cette suite d’Euphoriad, la bande de zellige qui orne le sol remonte le long du mur et donne de l’ampleur à la pièce. Au fond, sous verre, deux gilets originaux de la garde-robe d’étudiant de Chafiq Kabba

Rien ne semblait le destiner à la carrière d’architecte. Après deux années de médecine en
France, Chafiq Kabbaj change de voie et, sur
les conseils d’un ami, fait son entrée à l’École
nationale des Beaux-Arts à Paris. Il ne le sait
pas encore, mais sa vocation est née. Fils aîné
d’un grand commis de l’État, il a vécu à Rome,
à Vienne, à Dakar… 

Il a beaucoup voyagé dans
les pays du Golfe et en Asie. Le mélange des
cultures lui plaît, son inspiration bouillonne.
À sa sortie des Beaux-Arts, il pourrait choisir la voie de la facilité et rejoindre au Maroc
l’équipe de Michel Pinseau, architecte de Sa
Majesté le Roi Hassan II. Mais il préfère effectuer son service civil. Deux années à l’issue
desquelles il crée son cabinet d’architecture à
Rabat. Sa carrière est lancée.

Premier grand chantier alliant architecture
et décoration d’intérieur : les hôtels Moussafir. Leur ingénieuse distribution et leur confort
inédit vaut au jeune architecte de nombreux
éloges, y compris de confrères de l’étranger.
Puis il s’attèle à un projet plus personnel : la
maison de ses parents. Véritable vitrine de son
art avant-gardiste, elle conquiert ses visiteurs. Et assoit définitivement sa notoriété. Signe de sa volonté perfectionniste, il crée des ateliers qui
confectionnent sur mesure ce qu’il ne trouve
pas encore au Maroc en matière de décoration.
Sa détermination est inébranlable, pour lui, rien
n’est impossible. Les artisans avec lesquels il
collabore le savent bien : Chafiq Kabbaj aime les exploits et, grâce à lui, ils parviennent toujours à se dépasser.

Reconnaissable entre tous, son style est nourri de perspectives multiples

 

 

 

 

Dans toutes ses réalisations, Chafiq Kabbaj cultive la cohérence étudiée des arts décoratifs anciens et de leurs applications contemporaines. Ici, à Euphoriad, dans la médina de Rabat, il déploie le zellige, un de ses matériaux de prédilection, en usant de découpes minutieuses et inédites

 On doit notamment à Chafiq Kabbaj le mausolée d’Omar Bongo au Gabon, la maison d’hôtes Euphoriad dans la médina de Rabat, l’architecture et l’ameublement du siège de la Cour des Comptes, de la Cour constitution – nelle, de la Conservation foncière, les restau – rants Le Ziryab à Rabat et La Sqala à Casablan – ca. Et plus récemment, la somptueuse Dar Al Phosphate de l’OCP, à Marrakech. Sa signature ?

 L’élégance dans toutes ses expressions – architecturale, vestimentaire, mondaine, relationnelle, gastronomique , les perspectives parfaites, les incrustations audacieuses (comme de minuscules miroirs dans un sol de marbre), l’ouvrage inattendu (comme la dentelle de bois). Et un art consommé de l’hospitalité.

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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.