Khalil Minka, l’art du tapis

Rencontre entre le tissage traditionnel amazigh et l'art contemporain.

Mélange entre tradition et modernité, un tapis illustrant la passion de l’artiste pour l’univers digital.

L’histoire de Khalil Minka et du tissage de tapis commence dès l’enfance. Issu d’une famille de tisserands, il se revoit encore petit, assis aux côtés de sa grand-mère en train de lui préparer ses pelotes de laine rouge.
Après une formation en arts et design, Khalil Minka décide de renouer avec le savoir-faire familial, abandonné depuis quelques années. Derrière cette ambition se trouve surtout la volonté de promouvoir ce patrimoine artisanal marocain et amazigh. Il installe son atelier au cœur de Khénifra en 2007 et travaille chaque pièce entièrement à la main dans le respect des techniques traditionnelles, sans outil automatique ou mécanique. 

Dans l’atelier Maison Minka, avec Khalil Minka entouré de ses créations. Il faut compter quatre à cinq semaines pour créer un tapis de 4m2.

Entre les tisseuses, les fileuses de laine, les teinturiers ou encore les transporteurs, c’est une quarantaine de personnes qui gravitent autour de Maison Minka.
Au-delà de l’attrait purement décoratif, les tapis sont avant tout des conteurs d’histoires. Chaque nœud, symbole ou trait racontent les étapes de la vie d’une famille et correspondent à l’identité d’une région. Présents dans toutes les grandes occasions, ils occupent une place centrale dans la société. Sans oublier que cet artisanat permet à de nombreuses femmes souvent isolées ou esseulées, d’obtenir une indépendance financière grâce à leurs compétences. 

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À travers Maison Minka, cet artiste unit l’art ancestral du tissage avec le design contemporain. Avec des motifs plus graphiques, singuliers, illustrant des objets modernes du quotidien, ses dessins immortalisent aussi sa passion des innovations et rendent hommage à la culture actuelle. Quant aux couleurs, il se démarque en utilisant une palette moins habituelle, avec des tons plus colorés voire néons. Des choix et concepts audacieux qui séduisent de prestigieuses marques comme Artemis mobilier en France ou Nour Bougie à Marrakech. Il collabore aussi régulièrement avec des cabinets d’architecture et des studios de design parisiens à l’instar de Point3architecture ou Lamarche-Ovize.

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L’imagination de Khalil Minka se décline sous toutes les formes, ou presque. Vêtements, meubles, tentes amazighes ou même bougies, ses œuvres de tissage embellissent des musées, galeries, hôtels et bien sûr, des résidences privées. Son inspiration s’étend de sa curiosité pour la culture urbaine marocaine et internationale jusqu’à son admiration de la nature et de tous les éléments qui la composent.

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La seule limite à la créativité de l’artiste réside dans les méthodes de tissage. Pour que toutes ses idées et maquettes se concrétisent, l’atelier développe sans cesse de nouvelles techniques ou teintures. Et la vision de la marque va encore plus loin. Les tapis attirent une clientèle haut de gamme, afin de répondre à ses attentes, Khalil Minka perfectionne ses matières premières. Notamment en obtenant des normes internationales en termes de sécurité des fibres naturelles qu’il utilise, de nouveaux marchés émergents pour ce patrimoine ancestral.
Cette symbiose entre le passé et l’avenir, l’héritage artisanal et l’innovation, la culture marocaine et internationale, permet la création de tapis amazighs uniques, qui racontent l’histoire d’aujourd’hui. 

Auteure de l’article: Chemsi Jellal. 

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