Crédit photo : Cécile Tréal
Au cœur d’un village sur les hauteurs de Marrakech, Dar Warda 2 raconte l’histoire d’un lieu rêvé, construit et habité par l’architecte Hervé Marcel et sa femme Nadia. Dix ans après Dar Warda, leur première réalisation, cette extension épure les codes pour n’en garder que l’essentiel.

Avec ses lignes épurées et ses abords minéraux, la piscine s’intègre
naturellement au décor brut. Entre eau, pierre et végétation désertique, elle prolonge la
maison vers l’extérieur.
Composé de béton et de terre locale, l’ensemble, pensé pour vieillir avec le temps, se patine et épouse peu à peu la palette du paysage. Suspendue au-dessus du sol, la structure linéaire de 24 mètres de long semble flotter, ne reposant que sur un unique poteau central.

Les luminaires linéaires imaginés par Hervé Marcel transforment la maison en une lanterne qui s’illumine à la nuit tombée.
En contrebas, la piscine s’insère naturellement dans la pente, devenant une cascade visuelle et sonore à hauteur de la salle à manger. Sur son toit, un jardin tempère les ardeurs du climat de l’Atlas. Dans un esprit d’autonomie assumée, la maison puise son énergie dans des panneaux photovoltaïques et son eau dans un puits.

Les plafonds se dessinent au rythme des rondins et traverses d’eucalyptus, tandis que la matière, laissée libre, s’exprime jusque dans les détails. Pas de plinthes, juste un joint creux pour laisser respirer les murs.
Réminiscence des maisons berbères, le seuil s’annonce par un double sas, créant un passage progressif entre la rue et l’intimité. À l’intérieur, aucun mur ne vient briser la fluidité. Les espaces s’enchaînent dans un parcours guidant les pas du bureau au salon, jusqu’à la chambre puis la salle de bain chauffée par une cheminée traversante.

Dans ce salon baigné de lumière, une immense baie vitrée de 18 mètres de long ouvre l’espace vers l’extérieur, offrant une connexion fluide avec le paysage environnant. Le mobilier joue la carte du minimalisme avec des lignes basses, des matières brutes et des teintes monochromes qui accentuent la sensation de calme.
Le béton brut marque les plafonds d’une texture vibrante, gardant en mémoire l’empreinte du bois. Tapis tissés à la main, mobiliers aux lignes modernistes, œuvres d’artistes marocains, chaque pièce compose un équilibre subtil, mêlant sobriété contemporaine et chaleur artisanale. Entre rugosité minérale et douceur des matières, entre minimalisme et générosité de la lumière, Dar Warda 2 cultive l’art de ralentir, de contempler et de laisser la nature rythmer chaque instant.

La salle de bain s’habille de larges plaques de grès cérame, 2,40 mètres sur 1,20, posées sans aucune découpe pour préserver la pureté des lignes.