Au Carreau du Temple, lors des Rendez-vous de la Matière, l’entreprise Aït Manos a montré VELVET MATTE, sa dernière gamme de zelliges. La particularité ? Une surface mate qui absorbe la lumière au lieu de la refléter. Un choix qui détonne dans l’univers du zellige, où la glaçure brillante est la norme depuis des siècles.
La matité comme parti pris
L’idée est venue d’une erreur de laboratoire. Il a fallu ensuite deux ans pour stabiliser les émaux et obtenir la texture voulue. « Nous revenons à la particularité de la terre de Fès, à ses transparences et à ses couleurs profondes« , précise Ghalia Sebti qui dirige l’entreprise avec Tawfik Bennani depuis 1995.
Le résultat donne une palette de couleurs sourdes – jaunes pâles, verts d’eau, roses poudrés, bleus grisés – qui créent un effet velours au toucher. Les architectes et designers y voient une réponse à la demande actuelle pour des matériaux moins démonstratifs.
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Trente ans de recherche technique
Ce n’est pas la première fois qu’Aït Manos modifie les codes du zellige. Dès la fin des années 1990, l’entreprise avait mis au point un système de panneaux préassemblés qui facilitait considérablement la pose. Une innovation technique qui lui avait ouvert le marché américain.
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Plus récemment, la collaboration avec l’entreprise espagnole Todobarro a donné naissance à la collection Mediterranea, qui mêle les influences des deux rives de la Méditerranée. La stratégie reste la même : faire évoluer le produit tout en gardant le geste des maâlems.
Les carnets de commandes d’Aït Manos incluent des projets signés Peter Marino ou Studio Ko, du Royal Mansour à Marrakech au restaurant The Willmott’s Ghost à Seattle. VELVET MATTE pourrait élargir cette clientèle aux projets qui recherchent des finitions plus discrètes.
