Né et élevé à Fès, Ismail Tazi a gardé de son enfance un amour profond pour l’artisanat traditionnel. Son parcours, qui l’a mené de la Sorbonne à l’EM Lyon, puis dans les sphères de la finance internationale, aurait pu l’éloigner de ses premières amours. C’était sans compter sur sa volonté inébranlable de créer de l’impact.
Trame Generative Interiors.
2. Kiss me back set
« L’impact, c’est quelque chose qui est important pour moi, » confie-t-il. C’est cette quête de sens qui l’a poussé à explorer l’intersection fascinante entre technologie et culture, donnant naissance à Trame en 2020.
Le nom « Trame » n’a pas été choisi au hasard. « C’est parce que la trame d’un tissu, d’un textile, sont ses points de rencontre, » explique Ismail. Cette philosophie de la rencontre imprègne chaque création de la marque.
Trame collabore avec des artistes, des designers et des artisans du monde entier, créant des pièces uniques transcendant les frontières entre le physique et le numérique.
Des tapis marocains aux céramiques italiennes, en passant par des œuvres d’art génératives, chaque projet nait d’une rencontre, d’un voyage.
L’innovation de Trame réside dans son approche du « code-based design ». « C’est ce que j’appelle de l’artisanat digital, » précise Ismail. Des algorithmes conçus sur mesure génèrent des œuvres numériques uniques, qui sont ensuite matérialisées par des artisans d’exception.
Kiss me back set
Cette fusion entre le code et l’artisanat traditionnel ouvre des perspectives fascinantes. Comme l’illustre la récente collection (_elemental) présentée au Francisco Carolinum en Autriche, où des photographies de Justin Aversano ont été transformées par les algorithmes de l’artiste Penzo en motifs abstraits, puis appliquées sur des meubles d’exception.
Moment to moment set
Loin de se reposer sur ses lauriers, Ismail Tazi continue d’explorer de nouveaux horizons. Il prépare actuellement une collection de textile génératif pour Marfa, au Texas.
Son implication dans le Prix du Design de l’Institut du Monde Arabe, qu’il a lui-même initié, témoigne de sa volonté de mettre en lumière les talents émergents issus du monde arabe. « Il y a quatre prix : talent émergent, talent confirmé, prix de l’impact et le grand prix. Nous avons shortlisté 27 profils, sur plus de 250 candidatures. Évidemment, le faire à l’Institut du Monde Arabe, est pour moi, une évidence, parce qu’il n’y a pas de plus belle institution que celle-là. C’était une superbe deuxième édition, avec une belle exposition des sélectionnés. », se réjouit-il avant de conclure, « Je voudrais être acteur de cette création de demain. Et surtout, mettre l’artisanat au cœur de celle-ci« .
L’art du tissage généré par un code based design
Dans un monde où la technologie semble parfois déshumanisante, Ismail Tazi nous rappelle que l’innovation peut aussi être un formidable vecteur de préservation et de réinvention des savoir-faire ancestraux.