1-54 : la révélation du Comptoir des Mines

Durant la 1-54, Marrakech s'impose comme capitale artistique. La Galerie Comptoir des Mines dévoile deux parcours qui racontent les métamorphoses de l'art marocain contemporain.

Aperçu de l’exposition ‘Mohammed Kacimi : 1994-2003, une œuvre universelle’, du 28.12.24 au 15.01.25. Partiellement prolongée jusqu’au 29.03.25.

 

Un lieu, une histoire : l’âme du Comptoir des Mines

Construit en 1932, le bâtiment emblématique du Comptoir des Mines portait autrefois les ambitions de l’industrie minière marocaine. Abandonné pendant plusieurs décennies, il renaît en 2016 sous l’impulsion de Hicham Daoudi, devenant un espace dédié à l’art contemporain.

La récente rénovation transforme radicalement l’espace. Les anciennes surfaces industrielles – bureaux, logements et entrepôts – sont métamorphosées en écrin muséal. Chaque espace a été repensé pour magnifier les œuvres, tout en conservant la mémoire architecturale du lieu.

Mohamed Arejdal : cartographie des identités mouvantes

 

L’BARAKA , 2025. Installation murale planches traditionnelles en bois, cuir, clous en cuivre sur panneau en acier. 114 x 118 x 11 cm.

Avec « Ifergan« , sa troisième exposition personnelle, Mohamed Arejdal poursuit son exploration artistique singulière. Né en 1984, diplômé des Beaux-Arts de Tétouan, l’artiste a forgé un langage qui transcende les frontières traditionnelles.

Son parcours est marqué par des ruptures et des renaissances. Après une tentative de traversée clandestine vers les Canaries, il trouve dans l’art un territoire de résilience. Sa performance sur la place Jamaa El Fna en 2012 devient un moment fondateur, symbolisant sa « naissance artistique« .

Ses installations et performances interrogent les liens entre mémoires individuelles et collectives. Chaque œuvre est un dialogue, une négociation entre histoires personnelles et expériences partagées.

Mohammed Kacimi : l’horizon africain de la création

Aperçu de l’exposition ‘Mohammed Kacimi : 1994-2003, une œuvre universelle’, du 28.12.24 au 15.01.25. Partiellement prolongée jusqu’au 29.03.25.

En regard, le Comptoir des Mines dévoile une rétrospective de Mohammed Kacimi (1942-2003), figure tutélaire de l’art marocain moderne. L’exposition se concentre sur sa période africaine (1993-2003), moment de rupture et de réinvention artistique.

Durant cette décennie, Kacimi développe une vision radicalement nouvelle. Rejetant les influences occidentales, il explore un dialogue interculturel entre Maghreb et Afrique subsaharienne. Ses figures, dépouillées de tout artifice, révèlent l’universalité de l’expérience humaine.

Ses œuvres, régulièrement publiées en une du Monde Diplomatique, témoignent d’un engagement profond pour les droits humains. Kacimi transforme l’art en espace de dialogue et de résistance.

Mohamed Arejdal. Tapisserie murale Mousse synthétique, tissus brodés et lavande, cousu main sur panneau de bois okoumé et acier. 251 x 246 x 12 cm.

Un dialogue intergénérationnel

À travers ces deux expositions, Comptoir des Mines Galerie orchestre une rencontre entre deux générations d’artistes. Arejdal et Kacimi, chacun à leur manière, redessinent les contours de l’art marocain contemporain.

Informations Pratiques

  • Événement : 1-54 Marrakech 2025
  • Dates : 30 janvier – 2 février 2025
  • Lieu : Comptoir des Mines, 62 rue Yougoslavie, Marrakech
  • Vernissage : 30 janvier, 18h-22h

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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.