Flower Moon de Mohamed El Baz
(Article actualisé le lundi 27 mai 2024)
Savons, astres, cartes de tarot… Nous étions loin de nous douter que nous assistions à la dernière exposition de l’artiste Mohamed El Baz. Celui qui jouait entre le trivial et le transcendant afin de faire naître cette déflagration poétique qui a fait sa réputation. Selon ses proches, l’artiste est décédé suite à un malaise cardiaque à l’âge de 57 ans.
Comme l’indiquait l’écrivain Olivier Rachet dans la préface du catalogue : « Mohamed El Baz en est convaincu : le néant se regarde, et c’est à partir de ce face-à-face tout aussi tragique que dérisoire que des images peuvent se construire, se fabriquer et se donner à voir. L’ambition de cette halte que constitue pour l’artiste chaque nouvelle exposition est tout d’abord d’ordre cosmogonique. Il s’agit de commencer par regarder le ciel, l’espace, les nuages, c’est-à-dire notre origine disparue et notre solitude suprême. »
Depuis plusieurs années, Mohamed El Baz a assigné comme mission à l’art de « Bricoler l’incurable », une expression qu’il a emprunté à l’écrivain Cioran. Dans cette dernière exposition intitulée Ad Astra, en hommage au film éponyme de James Gray, Mohamed El Baz composait un univers, à la fois intime et lointain, comme si les planètes pouvaient être davantage à portée de main qu’une chute de savon. Cette exposition exacerbait aussi l’intérêt de l’artiste pour les œuvres en trois dimensions. Rarement Mohamed El baz aura produit autant d’objets qui brisent les frontières entre la sculpture et une œuvre plane qu’on accroche sur un mur.
Cette exposition était à découvrir à L’Atelier 21.
21, rue Abou Mahassine Arrouyani (ex rue Boissy-d’Anglas) Casablanca 20 100
Tél. : 05 22 98 17 85