Garden House Marrakech, un riad aux couleurs fétiches de Saint Laurent

Tout en correspondances émotionnelles de formes et de couleurs, le Garden House Marrakech réinterprète la décoration marocaine à l'aune d'une esthétique inspirée.

Photos Frédéric Ducout

Première création au Maroc, de l’architecte d’intérieur et designer italien Andrea Dall’Olio, l’intimité du Garden House Marrakech a été scénographiée comme un écrin de boite à bijoux aux couleurs fétiches d’Yves Saint Laurent : noir, blanc et vert émeraude. Au centre du patio, son escalier en colimaçon influencé par Gaudi en est la pièce maîtresse, avec ses carreaux de ciment noirs doux comme de la soie, discrètement ourlés de motifs marocains qui le délient en accordéon sous un lustre signé Ingo Maurer.

La cuisine de plain-pied sur le patio orchestre un duo de noir et de blanc appuyé par une collection d’assiettes aussi bien marocaines que françaises, signées Porcelaine de Paris ou Christian Lacroix.

Jouant d’inhabituelles ouvertures toutes en transparences, les proportions sont modestes : au rez-de-chaussée une cuisine américaine et un patio tout en contraste de noir et de blanc, prolongé d’un salon festoyant d’anis et de rose ; au premier étage deux chambres d’un blanc laiteux rehaussées de jaune ou de rose ; au deuxième étage une terrasse arborée de plantes grasses, aménagée d’un bassin où se rafraîchir en été, et d’un second salon jouant la continuité d’un dialogue entre le noir et l’émeraude.

Le salon du rez-de-chaussée ose le mariage de couleurs acidulées autour d’un mobilier vintage et d’un design textile créé par Andrea Dall’Olio pour de grandes marques italiennes et françaises.


C’est un parti-pris du designer, très attentif aux gammes de couleurs, que « les plantes deviennent des formes architecturales et que les choses les plus recherchées soient un peu camouflées ». L’escalier est veiné d’un tadelakt vert vif qui l’élance, comme un bananier, jusqu’au toit en terrasse évoquant quelque pavillon chinois. Les traditionnels « geps », moucharabiehs, céramiques émaillées et ferronneries de la décoration marocaine y sont retravaillés avec à l’esprit les notions de « pattern » et de perspective.

Les deux chambres du premier étage optent pour un blanc laiteux ouvragé de plâtres sculptés.

Tout y est pensé au millimètre près : l’irrégularité de certaines dimensions, pour que les espaces vibrent d’un rythme de vie singulier ; les subtilités de l’art de voir sans être vu, au gré de voilages en jersey évoquant la fonction du moucharabieh ; la perspective qui s’agence depuis chaque pièce sur un riad pensé dans sa globalité, avec infiniment de cohérence.

Un clin d’œil à Gaudi,
avec un escalier en colimaçon qui est l’âme de la maison


Mariés avec des coups de cœur chinés aux Puces de Marrakech, des étoffes, des céramiques et du mobilier rapportés du studio de style milanais du designer témoignent de ses quelques 30 ans de direction artistique dans l’architecture d’intérieur, la décoration et la mode. « Je ne suis ni Pinto, ni Garcia, ni Minotti… Ni moderne, ni traditionnel… J’ai voulu un style transitionnel, qui dose très attentivement le détail marocain, comme dans une recette de cuisine ». Le riad, de fait, est un peu comme le porte-folio de ses nombreuses facettes, qui lui font dire avec humour : « Le textile c’est mon domaine, l’ameublement c’est ma passion, la mode c’est ma formation ».

Le toit-terrasse aménagé d’un bassin est serti de balustrades évoquant quelque pavillon chinois.

Christian Lacroix, Gorginoli, Ponti, Gaudi… Andrea Dall’Olio cultive l’art de la citation dans cette scénographie précieuse où « jouer avec la lumière est très important, comme dans certaines maisons japonaises ou chinoises ». Symphonie organique de patterns, de couleurs, de transparences et de perspectives, cette première réalisation du designer est destinée à la location en exclusivité pour des séjours d’une semaine en famille ou entre amis. 

Garden House Marrakech
Sidi Mimoun
Médina Marrakech

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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.