Dans son écrin à Casablanca, Fenêtre sur cour dévoile « Nuit des Esprits II« , fruit de la collaboration entre l’artiste marocain Mehdi Qotbi et la manufacture Bernardaud. L’écrin blanc de la porcelaine de Limoges accueille désormais les arabesques énigmatiques du calligraphe.

Ghislaine Belhaj et Mehdi Qotbi lors du lancement de Nuit des esprits II au sein de Fenêtre sur cour.
Mehdi Qotbi, qui a toujours refusé l’enfermement de l’écriture arabe dans ses carcans traditionnels, trouve dans la porcelaine un nouveau territoire d’expression. Ses entrelacs bleus ne racontent plus seulement des histoires sur toile – ils émergent sur tasses et plateaux, passant d’objets domestiques à des pièces contemplatives. Les motifs calligraphiques s’étirent et s’enroulent comme suspendus dans un ciel nocturne, tandis que des touches de platine captent la lumière.
La rencontre de deux savoir-faire

La technique centenaire des porcelainiers de Limoges rencontre ainsi l’audace d’un artiste qui, depuis les années 70, déconstruit et réinvente l’alphabet. Cette alliance n’est pas anodine : Bernardaud et Mehdi Qotbi partagent un même attachement à la précision du geste et à l’exigence du beau.

Le passeur de mondes
Celui qui préside aujourd’hui la Fondation Nationale des Musées du Maroc poursuit avec cette collection son travail de passeur entre les mondes. L’enfant de Rabat qui découvrit Monet à Paris et réinventa la calligraphie à Toulouse réussit encore à brouiller les frontières – cette fois entre art majeur et art appliqué, entre contemplation et usage quotidien.
La collection se décline en plusieurs pièces : coffrets de deux ou quatre tasses et soucoupes, et une pièce maîtresse en série limitée à 500 exemplaires – un plateau accompagné de six tasses.
