Global Award pour Salima Naji : le Maroc brille à Venise

La 19ème Biennale d'Architecture de Venise, événement phare du calendrier architectural mondial, consacre cette année l'architecte marocaine Salima Naji.

Lauréate du prestigieux Global Award for Sustainable Architecture, elle porte haut les couleurs du Maroc dans cette manifestation qui se déroule de mai à novembre 2025 sous le thème « Intelligens. Natural. Artificial. Collective.« 

Une reconnaissance internationale pour l’architecture durable

C’est le 6 mai 2025, dans le cadre majestueux de l’Università Iuav di Venezia, que Salima Naji a reçu cette distinction créée en 2006 par Jana Revedin. Pour sa 18ème édition, soutenue par Saint-Gobain, le Global Award célèbre des approches architecturales qui placent la durabilité, la participation communautaire et le respect du patrimoine au cœur de leur démarche.

Le jury international, composé d’éminentes personnalités dont Marie-Hélène Contal, doyenne de l’École Spéciale d’Architecture de Paris, a particulièrement salué la capacité de Salima Naji à conjuguer savoir-faire ancestral et innovation contemporaine. L’édition 2025, centrée sur le thème « Architecture Is Construction« , met en lumière trois piliers fondamentaux que l’architecte marocaine incarne pleinement : territorialiser les pratiques architecturales, réhabiliter plutôt que construire à neuf, et expérimenter des solutions transdisciplinaires.

 

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Une publication partagée par naji (@architecte.salimanaji)

De New York à Venise : un parcours remarquable

La présence de Salima Naji à la Biennale s’inscrit dans une trajectoire récente particulièrement dynamique. Fin avril, elle participait au Sommet de la Terre au MoMA de New York, où elle figurait parmi une sélection restreinte d’architectes internationaux invités à réfléchir aux enjeux de soutenabilité dans le secteur du bâtiment.
Sans transition, elle s’est ensuite rendue à Marseille pour inaugurer l’exposition Amazigh dont elle assure le commissariat aux côtés d’Alexis Sornin, directeur du Musée Yves Saint Laurent Marrakech et du Musée Pierre Bergé des arts berbères. Cette exposition, célébrant la vitalité persistante de la culture amazighe, révèle l’engagement profond de l’architecte pour les traditions vivantes qui nourrissent son travail. Après un détour par Vérone pour rendre hommage à l’œuvre de Carlo Scarpa, figure tutélaire de l’architecture contemporaine, Salima Naji a rejoint Venise où, outre la réception du Global Award, elle multiplie les interventions.
Elle collabore notamment avec l’Institut français, présentant aux côtés de 40 autres architectes une initiative développée dans le Haut-Atlas suite au séisme, et participe à une table ronde organisée par l’UNESCO.

Une œuvre ancrée dans le patrimoine et tournée vers l’avenir

Anthropologue, architecte et artiste, Salima Naji a développé au Maroc une approche singulière de la restauration patrimoniale. Ses interventions sur les greniers collectifs du sud marocain, la Kasbah Aghenaj de Tiznit ou la citadelle d’Agadir Oufella témoignent d’une vision où la préservation devient un acte de création contemporaine et de développement communautaire.
Sa méthode distinctive repose sur l’intégration des communautés locales dans le processus architectural et la valorisation des savoir-faire traditionnels. Son travail constitue une revitalisation sociale et culturelle où l’architecte s’efface au profit des spécificités et des compétences locales.

Citadelle d’Agadir Oufella

Une reconnaissance qui couronne un parcours d’excellence

Le Global Award vient enrichir un palmarès déjà remarquable, comprenant la Médaille d’or de l’Académie d’Architecture de France, deux nominations au Prix Aga Khan (2013 et 2022), la mention « Innovation » du Prix européen d’architecture vernaculaire Philippe Rotthier (2024), et le titre de Chevalier des Arts et des Lettres de la République française obtenu en 2017.
Cette nouvelle distinction confirme la pertinence d’une démarche architecturale qui, tout en étant profondément ancrée dans le contexte marocain, apporte des réponses aux défis universels de notre temps : préservation du patrimoine, durabilité environnementale et développement social.

Inscription à la Newsletter

Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.