Ci-dessus, les suspensions Half & Half ont été conçues en collaboration avec Alain Gilles. Divisé en deux parties, le haut du luminaire en croix est en céramique et s’inspire de l’architecture brutaliste. La partie basse en verre opalin, diffuse la lumière en douceur.
Pour Maisons du Maroc, elle nous parle de ses inspirations, des matériaux qu’elle affectionne et de sa passion pour le beau et l’intemporel. Interview avec celle qui joue avec la lumière pour créer des ambiances chaudes et particulières aux quatre coins du globe.
Maisons du Maroc : Vos luminaires sont désormais exposés dans le showroom de Lignes d’Intérieur à Casablanca. Comment s’est nouée votre collaboration ?
Hind Rabii : M. Amara, le fondateur de Lignes d’Intérieur est venu me voir à Milan lors du Salon du Meuble en avril 2023. Nous exposons partout dans le monde, mais être représentée au Maroc me procure un réel sentiment de joie. Lignes d’Intérieur est une boutique avec une sélection de marques extraordinaires, qui rejoint notre philosophie. Pour moi, c’est « the place to be ».
Suspension Trezero conçue par Alberto Nason et produite par Hind Rabii. Elle se caractérise par ses trois grands disques en verres de Murano et sa finition noire mate.
Pouvez-vous nous parler des luminaires exposés chez Lignes d’Intérieur à Casablanca ?
Ce sont des pièces iconiques. Nous proposons par exemple des pièces avec du verre de Murano. Lignes d’Intérieur a également choisi des pièces en céramique que nous importons de Nove, un village de céramique en Vénétie près de Venise et de Trévise. Pour le marbre, nous travaillons celui de Toscane. Les pièces exposées chez Lignes d’Intérieur ont été imaginées par des designers italiens, comme Marco Marin, d’origine vénitienne et Alberto Nason qui dessine pour quelques marques. Nous avons notre usine en Belgique, mais préférons fabriquer le verre, la céramique et le marbre italien, avec le savoir-faire local. Nous y retrouvons la finesse du travail et la culture de la décoration, du luminaire et du mobilier.
Suspension et lampadaire Meridiana dessinés par Chiaramonte Marin pour Hind Rabii Lighting Studio. Elle se compose d’un abat-jour en fibre de verre et ici d’un diffuseur en marbre blanc.
Où puisez-vous vos inspirations ?
J’ai toujours nourri une passion pour l’architecture et le design. J’étais passionnée par le travail de grands architectes comme Le Corbusier, Zaha Hadid et Jean Nouvel. Quand je vivais encore au Maroc, je regardais beaucoup l’architecture, l’urbanisme, j’étais intéressée par les bâtiments anciens, notamment à Rabat. J’ai également été inspirée par la maison de ma grand-mère, une ancienne villa d’architecture coloniale.
Pourquoi avoir choisi de travailler dans le luminaire, vous qui avez étudié l’ingénierie industrielle ?
Je souhaitais relever un challenge. D’abord technique : j’ai commencer à travailler le LED . Je voulais de la lumière qui ne brûle pas quand on la touche. J’aime aussi jouer avec les ambiances. Nous avons développé des systèmes où, grâce à son téléphone ou sa tablette, il est possible d’adapter la température de couleur de lumière (que l’on appelle aussi kelvin). Ce qui m’intéresse, c’est d’offrir aux gens le confort d’adapter la luminosité au type d’ambiance voulue.
Conçues par Hind Rabii et inspirées par sa fille Yasmine, les lampes Ya-Ya s’affranchissent des codes de la mode. Les options d’ombrage sont multiples et s’adaptent à tous les intérieurs: marbre blanc, marbre noir, blanc mat ou encore en feuille d’or, de cuivre ou d’argent.
Quels sont vos matériaux de prédilection ?
J’aime les matériaux nobles. J’apprécie le laiton, la pierre, la céramique, le marbre, le cuir et particulièrement le bois de noyer. Je m’intéresse aussi aux matériaux tels que la fibre de verre, ou de récupération.
3X 3 X 3 est une combinaison de trois formes inspirées par la nature, les montagne et l’enfance: la cloche, la toupie et la meule à fromage. Le métal est brossé du plus bel effet.
Et du côté des textiles ?
Pour les luminaires, je ne travaille pas avec des tissus d’abat-jour. Je préfère les beaux tissus que l’on retrouve chez les grandes marques comme Elitis par exemple. Le jacquard aussi, je pense que c’est indémodable ! Enfin, les velours sous toutes leurs formes et le lin, que j’affectionne depuis très longtemps.
Vous travaillez également la matière depuis votre atelier en Belgique. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Dans notre atelier, des artisanes travaillent à poser la feuille d’or sur le verre ou encore l’aluminium. Une boîte d’échantillons est d’ailleurs proposée chez Lignes d’Intérieur, avec toutes les finitions proposées : le laiton, le bronze, le nickel noir, des brossés de la matière.
Lampes Anna Belle avec un corps en bois de chêne et un abat-jour en coton pour diffuser la lumière en douceur.
Vous proposez également de personnaliser vos luminaires. Pouvez-vous nous expliquer comment ?
Nous nous adaptons aux hauteurs de plafond. Selon les projets, nous allons changer des dimensions, parfois des finitions. Ces dernières ne sont pas les mêmes selon les pays.
En verre de lave vert, blanc transparent, laiteux ou transparent, DISCA et ses éclats de lumière emportent ses formes à l’infini, tournant sur elles-mêmes dans un tourbillon vénitien ou une valse viennoise.
Les luminaires de Hind Rabii Studio sont à découvrir chez Lignes d’Intérieur et très prochainement dans son showroom à Verviers non loin de son atelier. Et la lumière fut !
T-COTTA est le fruit de l’union de matériaux, tous deux issus de la terre, tous deux travaillés par l’homme et tous deux forgés par la chaleur.
