Le zellige marocain se réinvente en trois dimensions à Doha

Dans le cadre de l'Année Culturelle Qatar-Maroc 2024, le chercheur et artiste Amine Asselman présente "Crystalline", une installation monumentale qui révolutionne l'art du zellige au Musée d'Art Islamique de Doha.

@Amine Asselman

De Tétouan à Doha : quand la recherche transcende l’artisanat

Diplômé d’un doctorat en art contemporain, Amine Asselman repousse les frontières de l’art séculaire marocain. Son installation « Crystalline« , présentée à la Galerie 4 du Musée d’Art Islamique de Doha, transforme radicalement la conception du zellige en le libérant de sa contrainte murale traditionnelle.

 

 

@Amine Asselman

20 000 pièces en quête d’infini

L’œuvre, composée de 20 000 pièces en terre cuite de 6x4x4 cm chacune, est le fruit d’une recherche mathématique approfondie. En s’appuyant sur des calculs de rotation et des permutations arithmétiques, Amine Asselman crée une structure organique qui évoque les formations cristallines naturelles. Cette approche découle directement de son projet de recherche « Metamorphosis« , développé durant son doctorat.

Géométrie sacrée et innovation contemporaine

@Amine Asselman

L’installation s’inscrit dans la lignée de la géométrie sacrée, si caractéristique de l’architecture islamique, tout en la réinventant. Si les zelliges de l’Alhambra représentent les 17 groupes cristallographiques sur des surfaces planes, « Crystalline » fait éclater cette contrainte pour créer ce que le co-fondateur de Sania Ceramic appelle un « zellige spatial » qui se développe organiquement dans l’espace.

@Amine Asselman

Un dialogue culturel Qatar-Maroc

Cette œuvre est présentée dans le cadre de « Crafting Design Futures« , une exposition qui réunit neuf créateurs qataris et marocains jusqu’au 7 janvier 2025. Cette initiative, fruit d’un programme de résidence d’échange entre les deux pays, illustre comment la recherche contemporaine peut réinterpréter les savoir-faire traditionnels tout en préservant leur essence.

Les travaux d’Amine Asselman démontrent qu’il est possible de faire évoluer un art séculaire sans le dénaturer, en utilisant la recherche académique et l’innovation comme leviers de création. Une démarche qui résonne particulièrement dans le contexte actuel de préservation et de réinvention des patrimoines artisanaux.

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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.