La vie en bleu à Marrakech

Dernier-né du studio de la marque, le riad Stella Cadente vibre d’une féérie de tons bleus vecteurs d’une éthique d’enchantement au service du ravissement de ses hôtes.

Photos Nicolas Matheus

Créer du ravissement, à l’image de l’étoile filante : tel est le leitmotiv de la styliste et directrice artistique Stella Cadente depuis 35 ans. Après la mode sur les catwalks parisiens, venaient les premières commandes de décoration d’hôtels et la création d’ateliers où vivre en bonne entente sociale au plus près des exigences écologiques – une expérience qu’elle poursuit depuis dix ans au Maroc, d’abord à Casablanca puis à Marrakech où, de nouveau, elle s’emploie à créer des ateliers écoresponsables en mode et textile, passementerie, céramique et broderie pour, aidée de son associé Florian Claudel, y exaucer le vœu d’habiller les maisons en les dotant d’une âme proche des valeurs de la marque.

Une obsession de la couleur, au service d’un enchantement

Aisément accessible depuis la rue reliant Dar el Bacha à Riad Laarouss, attenant au showroom exposant la collection de mode, parfums, accessoires et objets décoratifs de la marque, le riad a été pensé en référence aux merveilles des contes des Mille et Une nuits, qui en ont guidé l’inspiration.

La décoration abonde en créations céramiques, peintes à la main, engageant une subtile conversation avec les motifs et couleurs des pavements du riad.

On y est frappé par le parti-pris fort et audacieux d’une immersion dans la couleur du firmament : un bleu profond, décliné en subtiles variantes contrastées de vert amande, émeraude ou turquoise évoquant quelque pacifique lagon bercé par le crépuscule. On y retrouve la structure traditionnelle des maisons à patio. 

Depuis le patio jusqu’au rooftop, le riad propose une immersion dans cinq nuances de bleu : Majorelle, Klein, Pacifique, Marine et Turquoise.

Une cour centrale rafraîchie d’une fontaine murale, percée d’un puits de lumière zénithale circulaire, distribue une chambre au rez-de-chaussée, cinq à l’étage, et une dernière sur la terrasse dans une symphonie de zelliges et de carreaux de ciment dessinés par la styliste avec infiniment de goût et de précision. Dans chacun des espaces, c’est une ode au savoir-faire des artisans marocains en menuiserie, en geps, en dinanderie, en céramique et en vannerie, dialoguant avec l’inclinaison de Stella Cadente pour l’art floral, ici décliné en lustres et appliques, frises de plâtre et volutes de céramiques excisées, motifs de carreaux de ciment répliquant le brocart et fresques de papier peint à l’effigie du paon et du palmier. 

Les chambres Simbad le Marin et le Palais de Zoubéide rafraichissent les bleus profonds du riad de lumineux vert amande ou turquoise. On y prend la mesure du talent de Stella Cadente à créer textiles et fresques de papier peint.
L’assemblage des zelliges ainsi que le design des carreaux de ciment introduisent un graphisme original dans les salles de bains attenantes aux sept chambres du riad.

De l’une à l’autre des chambres toutes différentes, baptisées chacune du nom d’un personnage des contes des Mille et Une Nuits, un lien artistique se tisse grâce aux œuvres photographiques réalisées avec Florian Claudel. Tout est graphisme, tout est couleur, tout est matière, dans une symphonie signée Stella Cadente : « Étoile filante ».
La maison étant considérée comme un corps, elle est parée de textiles – rideaux, couvertures, plaids, tapisserie, tapis, coussins – accessoirisés de bijoux, de broderies et de passementeries où s’exprime la féminité de la marque et son désir de pérennité, là où le vêtement est bien plus éphémère. 

Le patio distribue à l’étage cinq chambres desservies par une galerie exposant les œuvres photographiques de Stella Cadente et de son associé Florian Claudel.

Les céramiques y gouvernent aussi, notamment sous forme de pieds de lampes, de vases, de vaisselles et d’animaux – tortues, crapauds et grenouilles qui, en Asie, ont le pouvoir de porter bonheur. Réalisées et peintes à la main comme autant de pièces uniques, elles sont les garantes du bien-vivre en ces lieux aux couleurs de l’univers cosmique de la marque.

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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.