Crédit photo: Hind Lahrichi
Depuis l’extérieur, le regard suit une façade blanche, ode à l’esprit méditerranéen. À flanc de colline, la maison épouse le relief avec une discrétion maîtrisée. Plus bas, le jardin devient toiture, la piscine reflète les lignes du ciel, les suites s’effacent au-dessus du green.

Au cœur d’un vaste terrain, une architecture méditerranéenne de près de 1000 m², patiemment façonnée en seize mois.
Dès l’entrée, les tableaux et sculptures tracent un chemin. Rien n’est accroché au hasard, tout s’inscrit dans une mise en scène subtile. La lumière naturelle glisse sur les murs sans jamais heurter ce qui s’y trouve. Les grandes ouvertures dessinent des cadrages précis sur l’horizon azur et verdoyant.

Sur les parois de la piscine, le tatlat compose une mosaïque imparfaite, où les rayons du soleil et la profondeur de l’eau dessinent sans cesse de nouvelles nuances.
Rapidement, l’architecture se fait oublier et les surfaces, pensées pour la contemplation, subliment les œuvres. Toutes trouvent leur place, jamais encombrées par du mobilier ni prisonnières d’un recoin. Toujours un recul. Toujours un souffle. Même l’air semble suivre le rythme. Il passe entre les volumes ouverts, porté par des hauteurs généreuses.

Des volumes ouverts ponctués de pièces fortes, entre collection et confort sculptural.
Les salons prolongent cette ambiance suspendue, presque méditative. Ils se succèdent comme trois salles d’exposition qui se répondent mais ne se ressemblent pas. Le sol, en granit noir du Zimbabwe, devient presque un miroir sur lequel tout semble flotter. Au centre, un canapé aux lignes douces, ponctué de coussins lilas, donne le ton. Plus loin, les formes s’arrondissent, les couleurs s’affirment. Des pièces emblématiques de Roche Bobois encerclent le meuble TV et bibliothèque dessinés par Mamed Muffak. Un peu à l’écart, la chaise longue LC4 de Le Corbusier s’étire vers la lumière, comme un clin d’œil au modernisme.

Sous un arc discret, la salle à manger s’inscrit dans une mise en scène millimétrée, où chaque ligne trouve son écho au sol. Le granit noir prolonge la lumière, tandis que le rideau d’un bleu laiteux absorbe l’horizon.
Un jaune franc, un vert mousse, un éclat de rouge dans une œuvre, un halo lumineux sur un dossier, partout, la couleur surgit par touches. À intervalles réguliers, de fins murs en tatlat gris structurent l’espace comme des totems. Le salon devient une galerie vivante, où l’on circule librement, guidé par l’équilibre entre lignes et matières.

Entre éclairage muséal et douceur d’ambiance, un dispositif conçu pour révéler et sublimer les œuvres. Canapé et fauteuil Bubble de Roche Bobois.
Ce lieu accueille plus que des formes. Les idées, les émotions, les souvenirs y trouvent aussi leur place. Derrière cette réalisation, il y a une aventure familiale. Un projet porté par un père et un fils, épaulés par une mère paysagiste. Une maison sans emphase, où l’art n’est jamais décor mais insuffle une âme.

Des grilles bleu Klein sur fond jaune citron, comme un clin d’œil à l’abstraction géométrique, dans un volume où les contrastes chromatiques jouent une partition équilibrée.