L’architecte Hiba Bensalek
Hiba Bensalek a fait ses classes à Toulouse puis Paris. Sa trajectoire l’a menée de l’Agence Urbaine de Marrakech aux salles de cours de l’École d’Architecture, avant de fonder Le QG, son propre atelier. Elle y cultive une approche où construction contemporaine et techniques ancestrales ne s’opposent plus.
© Lahcen Mellal
Conçu par l’architecte Hiba Bensalek, cet espace de 100 m² célèbre la mémoire du jardin, son histoire et les mains précieuses qui veillent sur lui. Pour la première fois depuis l’ouverture du jardin au public en 1947, ce nouvel espace d’exposition est entièrement dédié au jardin et à son histoire. Imaginé comme une escale dans la promenade des visiteurs, le pavillon s’ancre dans la terre qui l’a vu naître. Murs en briques de terre compressée, sols en bejmat, plafond tressé de fibres végétales qui tamisent la lumière au fil des heures.

© Cécile Tréal
Le bambou, prélevé dans la forêt voisine du Jardin de la Villa Oasis, dessine les cloisons et prolonge le dialogue avec la nature. À l’occasion du centenaire du Jardin Majorelle, cette commande architecturale initiée par Madison Cox, Président de la Fondation Jardin Majorelle, inaugure une nouvelle dynamique pour le site. Confiée à El Mokrif Company, gardienne d’un art de bâtir en terre devenu rare, sa réalisation s’est nourrie de cet héritage précieux à chaque étape. Sans vitrage ni électricité, le lieu respire et évolue au rythme des saisons.

Pavillon Temporaire – Jardin Majorelle – Mehdi Mazouz
Les fenêtres découpent le paysage extérieur, le ramènent à l’intérieur. Entre ces murs de terre, vingt plantes soigneusement choisies parmi quatre cents espèces composent l’exposition « Flore Majorelle : Collection vivante« . Dean Kelch, botaniste venu de Californie, a sélectionné des spécimens emblématiques ou rares. Sur les murs, leurs portraits dessinés par l’équipe de Jaimal Odedra confrontent regard scientifique et sensibilité artistique. La plante devenue image, l’image racontant la plante.

Pavillon Temporaire – Jardin Majorelle – Marco Cappelletti.
Dans deux ans, ce pavillon s’effacera. Début 2026, un concours national sera lancé, invitant exclusivement les jeunes architectes marocains à concevoir le prochain chapitre. Le lauréat verra sa création prendre forme dans le jardin courant 2027, offrant un nouveau regard sur cet espace d’exposition. À la croisée des chemins du jardin, cette architecture transitoire a pourtant quelque chose de définitif : elle inscrit dans la terre de Majorelle une nouvelle façon de penser l’éphémère, où chaque fin annonce déjà un commencement.