Lauréate du prestigieux Global Award for Sustainable Architecture, elle porte haut les couleurs du Maroc dans cette manifestation qui se déroule de mai à novembre 2025 sous le thème « Intelligens. Natural. Artificial. Collective.«
Une reconnaissance internationale pour l’architecture durable
C’est le 6 mai 2025, dans le cadre majestueux de l’Università Iuav di Venezia, que Salima Naji a reçu cette distinction créée en 2006 par Jana Revedin. Pour sa 18ème édition, soutenue par Saint-Gobain, le Global Award célèbre des approches architecturales qui placent la durabilité, la participation communautaire et le respect du patrimoine au cœur de leur démarche.

Le jury international, composé d’éminentes personnalités dont Marie-Hélène Contal, doyenne de l’École Spéciale d’Architecture de Paris, a particulièrement salué la capacité de Salima Naji à conjuguer savoir-faire ancestral et innovation contemporaine. L’édition 2025, centrée sur le thème « Architecture Is Construction« , met en lumière trois piliers fondamentaux que l’architecte marocaine incarne pleinement : territorialiser les pratiques architecturales, réhabiliter plutôt que construire à neuf, et expérimenter des solutions transdisciplinaires.
De New York à Venise : un parcours remarquable

Sans transition, elle s’est ensuite rendue à Marseille pour inaugurer l’exposition Amazigh dont elle assure le commissariat aux côtés d’Alexis Sornin, directeur du Musée Yves Saint Laurent Marrakech et du Musée Pierre Bergé des arts berbères. Cette exposition, célébrant la vitalité persistante de la culture amazighe, révèle l’engagement profond de l’architecte pour les traditions vivantes qui nourrissent son travail. Après un détour par Vérone pour rendre hommage à l’œuvre de Carlo Scarpa, figure tutélaire de l’architecture contemporaine, Salima Naji a rejoint Venise où, outre la réception du Global Award, elle multiplie les interventions.
Elle collabore notamment avec l’Institut français, présentant aux côtés de 40 autres architectes une initiative développée dans le Haut-Atlas suite au séisme, et participe à une table ronde organisée par l’UNESCO.

Une œuvre ancrée dans le patrimoine et tournée vers l’avenir
Anthropologue, architecte et artiste, Salima Naji a développé au Maroc une approche singulière de la restauration patrimoniale. Ses interventions sur les greniers collectifs du sud marocain, la Kasbah Aghenaj de Tiznit ou la citadelle d’Agadir Oufella témoignent d’une vision où la préservation devient un acte de création contemporaine et de développement communautaire.
Sa méthode distinctive repose sur l’intégration des communautés locales dans le processus architectural et la valorisation des savoir-faire traditionnels. Son travail constitue une revitalisation sociale et culturelle où l’architecte s’efface au profit des spécificités et des compétences locales.

Citadelle d’Agadir Oufella
Une reconnaissance qui couronne un parcours d’excellence
Le Global Award vient enrichir un palmarès déjà remarquable, comprenant la Médaille d’or de l’Académie d’Architecture de France, deux nominations au Prix Aga Khan (2013 et 2022), la mention « Innovation » du Prix européen d’architecture vernaculaire Philippe Rotthier (2024), et le titre de Chevalier des Arts et des Lettres de la République française obtenu en 2017.
Cette nouvelle distinction confirme la pertinence d’une démarche architecturale qui, tout en étant profondément ancrée dans le contexte marocain, apporte des réponses aux défis universels de notre temps : préservation du patrimoine, durabilité environnementale et développement social.