Kartell s’installe à Marrakech

À l’occasion de l’inauguration du fllagship Kartell à Marrakech, le designer Ferrucio Laviani nous livre son parcours lié à celui de l’enseigne italienne.

Comment votre formation à l’école polytechnique du design de Milan et l’apprentissage de l’architecture auprès de grands noms du design ont-ils façonné votre travail ?
Ferrucio Laviani : Mon parcours professionnel a commencé de manière assez inattendue. Originaire de la petite ville de Crémone, j’ai commencé par étudier la fabrication de violons. Mes débuts ont été tumultueux et un sujet de conflit avec mon père. Mon intérêt pour le dessin et les influences familiales liées à la restauration d’édifices religieux, m’ont ensuite dirigé vers l’architecture. Dans les années 80, ma rencontre avec des figures emblématiques comme Michele De Lucchi et Ettore Sotsass issus du Mouvement Memphis m’a enseigné la dévotion au métier mais également à ne pas négliger ma vie personnelle. J’ai trouvé ainsi un équilibre me permettant d’apprécier encore pleinement mon travail aujourd’hui.

Vous avez participé au Mouvement Memphis avec Ettore Sotsass, en quoi cela a t-il consisté ?
Ettore Sotsass a profondément influencé ma vision du design. Le Mouvement Memphis, né dans les années 80, a en plus de la fonctionnalité pure des objets, mis l’accent sur la décoration, la couleur et une certaine exubérance créative. C’était une période d’exploration des designs audacieux et expressifs. Sotsass avait la capacité de passer d’une approche industrielle futuriste, à des pièces emblématiques et artistiques. Aujourd’hui, après une période de minimalisme, nous assistons à un retour vers un design industriel enrichi d’expérimentations. Ce renouveau fascinant, permet de véhiculer des visions culturelles et mondiales à travers un design qui reste accessible, comme le propose Kartell. L’idée de pouvoir toucher le monde en partageant mes créations me passionne.

Votre lampe Bourgie est devenue une icône de Kartell, c’était une surprise pour vous ?
J’ai découvert que, dans les années 60 et 70, les luminaires fabriqués industriellement par des designers tels que Marco Zanuso et Achille Castiglioni étaient très importants pour Kartell.
En 2001, pour le Salon du meuble de Milan, j’ai conçu les Fly, de grandes boules colorées et le succès fut immédiat et colossal nous permettant de lancer d’autres luminaires, dont la lampe Bourgie.
Bourgie est née un peu par hasard, sans plan précis. Son style baroque et son faible coût de production ont plu à un large public, des maisons bourgeoises aux jeunes générations. Aujourd’hui, les luminaires représentent environ 40% de l’entreprise, et Bourgie est devenue un objet iconique, marquant l’entrée de Kartell dans le domaine des luminaires, aux côtés des célèbres chaises de Philippe Starck.

Vous êtes aujourd’hui à Marrakech, pensez-vous que la ville ocre pourrait inspirer une nouvelle collection ?
J’ai vécu 9 ans au Brésil où je travaillais avec Molteni sur des projets de cuisines. Mon premier projet appelé Quadrante a été inspiré par la cuisine de ma maison qui était complètement suspendue. Je suis comme une éponge, absorbant tout ce qui m’entoure. Aujourd’hui, je ne peux pas dire précisément ce que Marrakech m’inspirera, mais il est tout à fait possible que la ville se reflète dans un de mes prochains projets.

 

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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.