Installé dans le Fort Rottembourg à Rabat, le Musée National de la Photographie dévoile une nouvelle exposition collective. « Storytellers » rassemble dix créateurs marocains : Hiba Baddou, Abderrahmane Doukkane, Salaheddine Elbouaaichi, Badr El Hammami, Youness Hamiddine, Amine Houari, Safaa Kotbi, Charaf Lahib, Khalil Nemmaoui et Sarah Smahane.

Hiba Haddou L’Echo du Mirage
Chaque photographe développe un langage visuel distinct. Hiba Baddou, artiste pluridisciplinaire formée entre Rabat et Paris, crée des œuvres où se mélangent Orient et Occident. Ses images explorent les interactions sociales urbaines et questionnent les migrations contemporaines, notamment à travers des mises en scène poétiques autour des figurines noyées symbolisant les drames de l’exil.
Abderrahmane Doukkane ancre son travail dans la région de Bouskoura où il a grandi. Témoin des transformations environnementales liées à l’industrialisation, il documente la disparition progressive des espaces naturels sous l’urbanisation. Ses séries mélangent photographie documentaire et créations fictionnelles, comme ses portraits en costumes d’époque dans des demeures abandonnées, interrogeant la mémoire des lieux.

Abderrahmane Doukkane Un Oued traversait ma ville
Youness Hamiddine développe une « vision décalée » de la ville et de ses habitants. Photographe et vidéaste primé par Canon en 2018, il maîtrise les techniques de montage et d’incrustation pour créer des récits visuels hybrides entre documentaire et fiction urbaine.

Youness Hamiddine Garraba’s serie Dans L’improbable BAR 2023
Safaa Kotbi, diplômée de l’Institut des Beaux-Arts de Tétouan, concentre son regard sur les objets traditionnels marocains. Son travail photographique autour de l’aspersoir « mrecha » interroge l’héritage culturel et les croyances populaires, utilisant cet objet comme point de départ d’une réflexion sur la représentation de la culture marocaine dans l’art contemporain.

Safaa Kotbi Aspersoirs dans mes rêves
Amine Houari, né en 2000 à Fès et étudiant en architecture, explore avec sa série « Territoires » les espaces périurbains marocains, notamment à Tanger. Ces constructions aux formes mystérieuses révèlent un désir d’appartenance au territoire local. Membre du collectif Noorseen, il travaille sur les questions de territorialité.

Amine-Houari Série Shifting Tangier
Sarah Smahane, artiste franco-marocaine née en 1995, explore son héritage multiculturel à travers la photographie. Élevée en France par des parents immigrés marocains, elle questionne son identité plurielle et son appartenance aux cultures française, marocaine, amazighe, arabe et musulmane.

Sarah-Smahane Série In between Bent EL Ghorba
Sarah Smahane, artiste franco-marocaine née en 1995, explore son héritage multiculturel à travers la photographie. Élevée en France par des parents immigrés marocains, elle questionne son identité plurielle et son appartenance aux cultures française, marocaine, amazighe, arabe et musulmane.

Salaheddine El Bouaaichi Beyond the surface
Salaheddine Elbouaaichi, autodidacte basé à Marrakech, développe un style photographique à l’intersection du réaliste et du majestueux. Il documente le rap marocain et capture sa ville natale dans toutes ses dynamiques, avec une approche qui questionne la société contemporaine.

Badr El Hammami Entre nos mains.
Badr El Hammami, né en 1979 au Rif et vivant à Marseille, explore les thématiques de l’exil et de la migration. Son projet « Thabrate » réactive les correspondances par cassettes audio entre migrants et familles, interrogeant la mémoire familiale et les frontières.

Charaf Lahib The red poppy
Charaf Lahib, photographe et cinéaste basé à Casablanca, se définit comme un « visual storyteller ». Fondateur de Lahib Studio, il développe des projets documentaires comme « Return to Childhood » et pratique la photographie de rue avec une approche narrative.

Khalid Nemmaoui Cheval 3 Hors série 2012
Khalil Nemmaoui, né en 1967 dans le Moyen Atlas, est une figure reconnue de la photographie marocaine contemporaine. Lauréat du Prix de la Francophonie aux Rencontres de Bamako en 2011 pour sa série « La Maison de l’Arbre », il privilégie la contemplation et travaille actuellement sur les « chibanis« , retraités marocains de Paris.