Prix du design arabe 2025 à l’IMA

Au cœur de l'Institut du Monde Arabe, deux créateurs marocains réinventent le geste.

Septembre 2025. L’auditorium de l’Institut du Monde Arabe bruisse d’impatience. Sur scène, la troisième édition du Prix du Design s’apprête à révéler ses lauréats — un prix né en 2023 de la rencontre entre l’IMA, Ismail Tazi et François Leblanc di Cicilia, pensé comme une caisse de résonance pour la création arabe contemporaine.
Lina Ghotmeh, présidente du jury, annonce les noms. Bahraini-Danish pour le Talent émergent, Studio Saffar pour l’Artisanat contemporain, Creative Space Beirut pour l’Impact. Puis viennent Ala Tannir (Grand Prix) et Elias Khuri (prix du jury). Applaudissements. Parmi les finalistes marocains : Samir Mazer et Brahim Boucheikha, dont les projets portent autre chose qu’un simple savoir-faire — une vision.

Terrasse, Seine, volume

 

 
 
 
 
 
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Le cocktail se déploie sur la terrasse. La Seine s’étire en contrebas, Paris s’allume. C’est là, que Samir Mazer m’explique Froisser les murs. Pas de discours formaté : il parle du zellige comme on parle d’un être vivant. « Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le motif. C’est le relief, le volume. Le zellige, à cause de sa cuisson irrégulière, est déjà en mouvement. Lui donner du volume, c’est lui offrir une autre existence. »
Pour Samir Mazer, le zellige n’est pas un ornement mais un corps. Son ambition ? Créer un atelier-résidence dans le nord du Maroc, un lieu où artisans, designers et chercheurs pourraient croiser leurs gestes, leurs savoirs. « Le Maroc a ce bagage colossal. Il faut le réinterpréter, le faire vibrer autrement. » Il dit cela sans emphase, comme une évidence.

2e arrondissement, alphabet charnel

 

 
 
 
 
 
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Quelques jours plus tard, changement de décor. Un pop-up store discret dans le Sentier. Brahim Boucheikha, enseignant en typographie arabe à Marrakech, présente dans une jolie mise en scène sa série d’assiettes Izri Design : Tissoura, « superposition » en berbère. Les lettres arabes et tifinagh ne sont plus des signes, mais des nervures, des creux, des reliefs. « La calligraphie et l’artisanat, c’est la même exigence. La même lenteur. »
Il façonne ces pièces à Marrakech, en collaboration avec des artisans qu’il met en lumière. Une partie des ventes est reversée à Fier et Fort, association qui accompagne les enfants en situation de vulnérabilité. Chez Boucheikha, l’objet n’est ni décoratif ni muséal : il est quotidien, porteur de sens, de fonction, de responsabilité.

 

 
 
 
 
 
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Un valet en bronze dessiné par Isabelle Stanislas et fabriqué par les Ateliers Bataillard, une ferronnerie d’art centenaire. Le long du mur, une série de photos de voyage de son ami Jérôme Petit.